L’INQUISITION : l’intolérance fanatique ?

« L’INQUISITION : des centaines de milliers de gens torturés, démembrés, brûlés vifs… »

Tel est LE MYTHE le plus croustillant ou sordide de la légende noire anticléricale forgée au 19e siècle (ici). De nos jours, certains lancent encore le chiffre fantasmagorique de 50 millions de victimes (ici). On y inclut, outre les bûchers des sorcières, les procès et condamnations de Galilée et de Giordano Bruno, dont très peu connaissent la vérité historique (Voir L’affaire GALILÉE : l’Église contre la science ? ; sur Giordano Bruno, voir ici et ici)

Des thrillers comme le roman Da Vinci Code (complot érotico-ésotérique) et plus encore la série TV Inquisitio, réunissent tous les clichés imaginables et faux sur l’inquisition. Mais c’était déjà le cas des gravures de tortures, avec des moines (!), qui furent des pamphlets composés par des anticléricaux au 19e s. pour discréditer l’Église. (ici & ici)

 

>> Sous le terme ‘INQUISITION’, on trouve pêle-mêle les croisades contre les cathares ou les albigeois (lesquelles n’ont rien à voir avec l’inquisition catholique), les bûchers des sorcières (justice civile non pratiquée dans l’inquisition catholique), et l’inquisition espagnole (qui fut essentiellement politique). Tout est bon pour alimenter le bûcher de l’Église.

>> Ce procès est truqué et truffé d’amalgames. Il est urgent de déconstruire le mythe de l’inquisition.

IDÉE REÇUE N°1 : « L’inquisition a torturé et tué des centaines de milliers de victimes. »

Réponse : « Par l’Inquisition, elle (l’Église) évita plutôt des milliers de lynchages, pacifia les relations humaines dans les campagnes, et ouvrit la voie aux procès publics avec avocats, jury, neutralité des magistrats, droits de la défense… Le christianisme ouvrait ainsi le long chemin pour construire l’État de droit, puis l’État de justice. » (Yves Roucaute : La puissance d’humanité, p.155)

« L’Inquisition n’a pas seulement été un tribunal qui jugeait et condamnait – et bien souvent absolvait : ­c’était avant tout un lieu de discussion où les idées étaient étudiées, où les doctrines étaient expliquées. Les images d’un tribunal allant à la chasse aux sorcières sont caricaturales, et qui vient aux archives le sait. » (« Les images d’un tribunal de l’Inquisition allant à la chasse aux sorcières sont caricaturales »)

 

Ainsi, la véritable inquisition catholique évita bien plus d’injustices et de victimes qu’elle n’en provoqua. Et elle marqua un grand progrès dans les procédures judiciaires, car, n’en déplaise à ses détracteurs, l’Église était soucieuse de… justice.

« Loin d’être une justice répressive pratiquant la terreur de masse, l’Inquisition a donc été plutôt une justice en avance sur son temps par ses procédures et globalement moins sévère que la justice séculière. » (source)

L’inquisition catholique fut juste le contraire de la ‘glorieuse’ révolution française et son cortège d’horreurs, sa terreur, ses procès expéditifs, ses massacres, son génocide vendéen…  jusqu’à des tanneries de peaux humaines

« La Révolution française a fait plus de morts en un mois au nom de l’athéisme que l’Inquisition au nom de Dieu pendant tout le Moyen-Âge et dans toute l’Europe. » (Pierre Chaunu, grand historien de confession protestante)

Le procès du chevalier de la Barre, ses blasphèmes, puis son supplice, sont le fait de la justice civile, et nullement de l’Église.

La répression du blasphème dans l’histoire montre que les autorités de l’Église ont sans cesse prêché l’indulgence aux autorités de l’État.

« …À propos de cette affaire sordide, l’évêque du lieu demanda en vain au Parlement la grâce du condamné. De son côté, le nonce du pape à Paris déclara partout que l’Inquisition romaine aurait donné au maximum un an de prison et probablement une simple mise en garde. » — « De façon paradoxale, mieux vaut tomber dans les rets de l’Inquisition que dans ceux du roi. »  (Élisabeth Belma ; source  ou  ici)

 

IDÉE REÇUE N°2 : « L’inquisition est la justice fanatique de l’Église. »

Le mot ‘inquisition’ signifie en réalité ENQUÊTE juridique la plus objective possible, pour éviter tout parti-pris, calomnie ou règlement de compte, avec le droit de produire des témoins à décharge et de récuser les juges. Souvent le procès se terminait par un « non-lieu », ou même la personne responsable de la cabale était elle-même condamnée.

L’inquisition ne concernait ni les juifs, ni les musulmans eux-mêmesmais seulement les faux chrétiens, faussement convertis, ou soupçonnés de double jeu. À l’époque, la religion était ciment de cohésion sociale ; les fractures religieuses pouvaient entraîner de graves désordres. Remarquons qu’aujourd’hui même, certaines sectes ou religions communautaristes (dont la mahométane) peuvent détruire le tissu social ou familial, au point de tomber sous le coup de la Loi. Ici encore, on doit mesurer la part de légende sur le fameux Thomas Torquemada dans l’inquisition espagnole, dans le contexte de la Reconquista.

Faites la différence avec la persécution des chrétiens en pays musulmans, dans le passé jusqu’à aujourd’hui. En islam, les chrétiens n’ont jamais bénéficié de tribunaux du genre de l’inquisition, en sorte qu’ils furent et sont toujours spoliés, brutalisés, massacrés jusqu’à aujourd’hui !! Le simple délit de blasphème contre le Coran ou Mahomet suffit pour vous lyncher ou au mieux vous envoyer en prison. (Asia Bibi y a passé 10 ans, et sa tête est toujours mise à prix.) Aujourd’hui encore, la justice islamique reste très accommodante envers les agresseurs musulmans, pour la simple raison qu’ils agissent selon les préceptes coraniques qui condamnent les infidèles.

IDÉE REÇUE N°3 : « L’inquisition recourait à la torture et a l’exécution par le bûcher. »

ARCHI-FAUX. La torture était très limitée et réglementée : pas de mutilation ; les aveux obtenus sous la torture n’étaient pas valides, etc. Rien à voir avec les horreurs sanglantes inventées dans des gravures du 19e s., avec moines ou ecclésiastiques dans des salles de torture.

« Le recours à la torture est rare et contesté. Longtemps l’Église y a été hostile. En 866, le pape Nicolas 1er déclare que ce moyen n’était admis ni par les lois humaines ni par les lois divines, car l’aveu doit être spontané. » (source

La peine de mort y était rarissimeElle relevait de la justice civile de l’époque – et était considérée comme un échec pour l’inquisition. Les sanctions, en général, étaient des amendes, des récitations de prières, ou des pèlerinages ; ou la prison, qui n’empêchait pas les sorties ou visites aux détenus.

S’il y eut des excès de la part de certains inquisiteurs, ceux-ci furent dénoncés et sanctionnés par l’Église elle-même. Une loi s’imposait : « Il vaut mieux innocenter un coupable que de punir un innocent. »

Cette Inquisition ­– celle des enquêtes soucieuses d’équité – ne fut jamais critiquée à son époque (sauf les abus de certains inquisiteurs dûment dénoncés à Rome). Bien plus : le peuple la préférait de loin à la justice civile, souvent expéditive et arbitraire. (Comme ce fut le cas plus tard dans la chasse aux sorcières.)

De fait, l’inquisition d’Église représentait un grand progrès pour l’époque, et contribua à l’évolution du Droit. La preuve : ni la propagande protestante anticatholique des 16e et 17e s., ni la propagande de la Révolution française ne dirent mot sur l’inquisition, alors que ç’eut été si facile d’en accuser l’Église.

« Pour l’historien Bartolomé Bennassar, l’Inquisition, par ses méthodes d’investigation et le fonctionnement de son tribunal, a contribué à inventer les règles d’une procédure nouvelle, débouchant à terme sur le système juridique contemporain » (source)

La chasse aux sorcières et ses bûchers (15e – 17e s.) sont généralement amalgamés à l’inquisition. À tort ! Ce sont pour l’essentiel des tribunaux civils qui condamnèrent essentiellement de pauvres femmes (80 %, vieilles, et faciles à diaboliser), mais également des hommes, et même des prêtres. Ce ne furent pas des tribunaux ecclésiastiques. « Les autorités religieuses catholiques sont en effet restées dans l’ensemble très dubitatives face à ces affaires de sorcellerie, et extrêmement peu actives » (Michel Fauquier, historien).

L’Église condamnait cette justice civile et publique exercée sous la pression de la psychose, de la délation, et de la torture. Beaucoup dénoncèrent ces procès aux antipodes de la vraie inquisition d’Église, où prévalait le droit des accusés. Mais ces abominables pratiques perdurèrent, et se répandirent d’autant mieux dans les régions où n’y avait pas ou plus l’inquisition catholique. (ici) « Plus on se rapprochait de Rome, moins on brûlait » (Marion Sigaut) C’est pourquoi le monde protestant en fut très marqué ; la plupart des bûchers flambèrent en région rhénane (Pays-Bas, Allemagne, Suisse… ; peu en France ; ici)

Ce sujet obscur et abominable est souvent traité à coup d’amalgames et d’approximationsRobert Muchembled est considéré comme un des historiens les plus sérieux sur ces questions de la violence et de la sorcellerie en Europe. Nous recommandons pour notre part les conférences de Marion Sigaut

Ne pas confondre non plus l’inquisition de l’Église avec la guerre contre les CATHARES (très mal comprise, elle aussi ; voir Pour en finir avec les cathares)

L’inquisition royale ESPAGNOLE fut politique et naquit dans un contexte de reconquista (reconquête contre l’envahisseur musulman). Elle sévissait contre ceux qui menaçaient de pervertir la foi, de troubler l’ordre public, de conspirer contre le pouvoir en place, dont des musulmans qui avaient autrefois régné sur l’Espagne. Ses excès furent néanmoins reprochés par les papes aux souverains qui violaient les exigences morales : Sixte IV, Innocent VIII, Alexandre VI, Pie IV, Pie V, Grégoire XIII, Innocent XII… s’efforcèrent d’enrayer les abus. Le bûcher, appliqué par le bras séculier, ne fut pas une invention des inquisiteurs d’Espagne. Et on ne pouvait être emprisonné que pour des fautes graves et sur des preuves sérieuses. (source et aussi ici)

ET AUJOURD’HUI !?

Notre 21e siècle n’a-t-il pas, lui aussi, son inquisition ?

>> Inquisition idéologique, médiatique, judiciaire, qui poursuit tous les opposants au catéchisme de la bien-pensance (de gauche), du politiquement correct (de gauche), et du sacro-saint multiculturalisme, qui détruit l’identité des pays d’accueil.

« Il faut détruire les mots qui expriment la réalité, et brûler ceux qui les disent. On est dans une logique d’inquisition revisitée par le totalitarisme communiste. » (É. Zemmour, Valeurs Actuelles, 10/6/2010)

>> Inquisition antichrétienne et anticatholique qui diabolise et voue au bûcher médiatique le christianisme et ses valeurs.

>> Inquisition de l’antifascisme hyper violent (celui de l’ultragauche Antifa) contre tout ce qu’il juge « fasciste ». (Un simple miroir lui reflètera le vrai fasciste.)

>> Inquisition des procès judiciaires en islamophobie, qui interdit toute critique de la « religion d’amour, de tolérance et de paix ».

>> Et – last but not least – l’inquisition islamique, qui dure depuis 14 s., qui sévit au nom de la charia, qui promeut la « justice » populaire, que n’importe quel imam peut décréter, ou qui s’applique selon la constitution des pays islamiques (de l’emprisonnement jusqu’à la peine mort). Et tout ça aujourd’hui, avec la plus grande complaisance ou tolérance de nos pays droits-de-l’hommistes et progressistes. Au nom de la diversité et du multiculturalisme ! Of course !

Oui, l’inquisition s’est reconvertie de nos jours. Elle a changé de camp. Elle est dans « le camp du bien », celui est « vertus chrétiennes devenues folles » (Chesterton – parlant de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, de la tolérance, de la laïcité, etc.)  

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